Sur trois niveaux et 2400 m2, le musée de l'Institut du monde arabe convie à un dialogue entre des œuvres et des objets appartenant à des domaines rarement réunis : archéologie antique et médiévale, art et artisanat, ethnographie et création moderne et contemporaine.
- 153 515
visiteurs en 2023
- 204
œuvres de la collection du musée prêtées en France et à l'étranger en 2023
Trois plateaux successifs jalonnent le parcours : autant d'univers singuliers, exprimant pleinement toute la pluralité du monde arabe en termes d'ethnies, de langues, de confessions et de traditions culturelles.
Niveaux 7 et 6
La péninsule Arabique n’est pas qu’un désert ! L’agriculture et le commerce caravanier et maritime font naître des royaumes prospères. Statues, graffitis rupestres, stèles épigraphiques ou figuratives, bas-reliefs historiés, mobilier du quotidien nomade racontent la formation d’une identité moins fondée sur l’ethnie que sur la langue. Cette langue, le visiteur peut l’entendre, avec la déclamation d’extraits des Mu`allaqât, ces poésies antérieures à l’islam.
Niveau 6
Comment la Mésopotamie et l’Égypte des pharaons dialoguaient-ils avec le divin ? Le visiteur le découvrira au travers de sceaux-cylindres et d’amulettes. Depuis le IVe millénaire av. J.-C., ce sont également des préceptes et des rites partagés qui président aux cultes. Représentation ou pas de la divinité, prière, symboles de la lumière et de la vie éternelle, offrandes et sacrifices, pèlerinages : autant de thèmes qui ont donné lieu à la production de statues, icônes, mobiliers et objets de foi. Une torah, une bible et un coran rappellent que la foi en un Dieu unique est née dans ce qui est aujourd’hui le monde arabe.
Niveau 4
Dès le VIIe siècle, la ville arabe retranscrit l’organisation de la société musulmane avec son palais, qui est aussi l’atelier des arts ; la mosquée qui lui est associée, tandis que l’église et la synagogue réunissent les fidèles des autres confessions dont les objets de culte adoptent l’esthétique locale ; la madrasa, où s’élaborent et se transmettent les savoirs ; le souk, centre névralgique du commerce et de productions matérielles. Au fil du parcours, on découvrira l’excellence des réalisations intellectuelles et des accomplissements artistiques dans la pierre, le bois, le métal, la céramique, le verre et le textile.
Niveau 4
A l’aube du VIIIe siècle, la calligraphie devient une forme esthétique en soi. Une multitude de traités précisent comment tracer en belles lettres, en tous formats et sur tous supports, des textes et des inscriptions aussi bien religieux que profanes. Les artistes-artisans convient tout un chacun à une expérience sensible du beau en créant des surfaces où se combinent le matériau, le motif, la couleur, la proportion et l’harmonie. Flore, faune et êtres humains, mais aussi le merveilleux et le fantastique, sont traités sur le mode « idéalisant » plutôt que « naturaliste ».
Niveau 4
La première vitrine de cette dernière étape du parcours s’attache à la question du voile, qui n'est pas un marqueur religieux comme les débats actuels le font trop souvent penser. Le soin que l’on porte à son corps, « prêt de Dieu » dans la tradition musulmane, relève à la fois de l’hygiène et de la purification. Une installation met en scène les objets et les produits utilisés au hammam et en restitue les étapes et la vocation sociale. Les pièces réunies sur la table du festin rappellent que le partage du repas est l’expression la plus manifeste de l’hospitalité, valeur essentielle des sociétés arabes. Celle-ci conduit aussi à divertir son hôte avec de la poésie et de la musique, piliers de la culture arabe dès avant l’Islam. Ainsi, le parcours s’achève avec une sensibilisation aux musiques arabes, savantes et populaires.
Le musée participe pleinement de l'offre événementielle de l'Institut du monde arabe en accueillant régulièrement des expositions temporaires. La plupart sont déployées sur un espace en mezzanine situé au niveau 5.
A partir du 5 février 2025 au musée de l'IMA
Ecrire ou calligraphier ? L'alphabet arabe subliméA partir du 11 mars 2025 au musée de l'IMA
Liban, sites patrimoniaux en périlHistorique des collections de l'IMA, depuis le projet initial de musée d’art et de civilisation arabo-musulman au parcours actuel recentré sur le monde arabe des origines à nos jours. Mais aussi l'historique de la constitution, dès la fondation de l'Institut, d'une collection d’art contemporain arabe réunissant des œuvres exécutées depuis les années 1920.
Les collections du musée de l'IMA et leur histoireVers le nouveau musée de l'IMA
En 2018, le galeriste et collectionneur Claude Lemand et son épouse France font au musée de l'Institut du monde arabe une donation exceptionnelle : 1300 œuvres d'art moderne et contemporain. Cette donation est assortie d’un fonds de dotation, le « Fonds Claude & France Lemand - IMA », dont le but est de faire vivre et croître la donation. Le fonds est régulièrement enrichi, et compte aujourd'hui quelque 1900 œuvres, qui sont à découvrir au fil d'expositions régulièrement renouvelées.
Avec la fusion de la collection du musée de l’IMA et de la donation Lemand, l’Institut devient riche d’un fonds unique d’œuvres modernes et contemporaines d’artistes d’origine arabe – le premier en Occident en terme d'importance. À cette occasion, l'IMA décide de réaménager entièrement ses espaces, afin de devenir un « musée des arts du Monde arabe » proposant un focus particulier sur les arts à partir de la deuxième moitié du XXe siècle et faisant dialoguer les arts d'hier et d'aujourd'hui dans une perspective historique et contextuelle. Soutenu par le ministère de la Culture, ce projet de rénovation prend forme. L'inauguration de ce « nouveau musée » est fixée à 2027, date à laquelle l'IMA fêtera son 40e anniversaire.